-
Coronavirus : que signifie le passage au stade 3 ?
Si le stade 3 de l'épidémie de coronavirus est activé dans le pays, c'est que le virus circule déjà massivement sur le territoire. Les mesures seront donc plus contraignantes :
fermeture des écoles au niveau national, suspension de certains transports en commun, annulation des activités collectives...
Un plan pour éviter les pénuries sera également mis en place. De leur côté, les hôpitaux ne prendront en charge que les cas les plus graves.
Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de 13H du 04/03/2020 présenté par Jean-Pierre Pernaut sur TF1.
Vous retrouverez au programme du JT de 13H du 4 mars 2020 des reportages sur l'actualité politique économique, internationale et culturelle, des analyses et rebonds sur les principaux thèmes du jour, des sujets en régions ainsi que des enquêtes sur les sujets qui concernent le quotidien des Français.
https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/coronavirus-que-signifie-le-passage-au-stade-3-66147304.html
Pour la première fois, ce mercredi, l'OMS qualifie l'épidémie de Covid-19 de "pandémie". Emmanuel Macron fera une déclaration télévisée jeudi à 20h alors que la France n'est pas encore au stade 3 du dispositif épidémique.
En voici les conséquences pour les patients et le pays.
Une "pandémie". Pour l'Organisation Mondiale de la Santé, le nouveau coronavirus est désormais pandémique, a déclaré pour la première fois ce mercredi son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Et d'ajouter "Nous sommes extrêmement préoccupés tant par le niveau alarmant et par la sévérité de la propagation que par le niveau d'inaction."
Le nombre de nouveaux cas hors de Chine a été multiplié par 13 au cours des deux dernières semaines", a-t-il souligné. Plus de 118 000 individus dans 114 pays sont désormais contaminés par le Covid-19 et 4 291 personnes en sont mortes.
En France, deuxième pays le plus touché en Europe, on parle depuis plusieurs jours d'une mobilisation de stade 3. C'est ce que pourrait annoncer Emmanuel Macron lors d'une intervention télévisée ce jeudi à 20h, peu de temps avant le premier tour des élections municipales ce dimanche. Pas question de confinement général. Mais pour quelles mesures exactes, en dehors de l’interdiction déjà en cours des rassemblements de plus de 1 000 personnes ? Plus de voyages, de visites dans les hôpitaux, de sorties ? Pas question de confinement général. Le gouvernement pourrait fermer des lieux publics au cas par cas. Alors que mardi médecins et infirmiers ont été appelés à rejoindre la réserve sanitaire. Ce mercredi soir, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la France comptait 2 281 cas de coronavirus, soit près de 500 de plus que mardi. Il y a 48 morts et 105 personnes sont en réanimation
À chaque étape d'une épidémie sa stratégie :
c'est le principal élément à retenir pour comprendre le sens de ce passage en phase 3.
Cette nouvelle étape signifie que le coronavirus circule désormais sur tout le territoire et que la priorité est d'atténuer son impact, tout en prenant en charge les malades les plus gravement atteints.
Le détail des mesures a été établi en 2011 dans un document disponible sur le site du gouvernement : le "plan pandémie grippale", déclinaison française des mesures recommandées par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) après la grippe A (H1N1) apparue en 2009.
Les phases 1 et 2 visaient à freiner l'entrée et la diffusion du virus
Avant la phase 3, les mesures visaient à freiner l'introduction du virus sur le territoire national.
Au stade 1, le but était de détecter rapidement les malades et d'identifier les personnes avec lesquelles ils avaient été en contact, pour les isoler.
Des mesures très strictes ont été prises pour contrôler les retours des zones infectées (Chine puis Italie) avec des quarantaines (ou quatorzaines) imposées, le temps de vérifier que les personnes exposées ne développaient pas les symptômes.
Mais cette phase a rapidement été dépassée lorsque de nombreux cas secondaires aux cas importés ont été détectés dans le pays.
La France est alors passée en phase 2, officiellement le 29 février, lors d'un conseil de défense et d'un conseil des ministres exceptionnels consacré au coronavirus.
Cette phase visait à endiguer la diffusion du virus ou du moins à la freiner ; l'épidémie n'était alors que localisée, avec uniquement des cas sporadiques sur le territoire : les fameux clusters ou foyers épidémique dans l'Oise, en Corse, dans le Morbihan, etc.
Le même jour, les rassemblements de plus de 5 000 personnes en espace clos étaient interdits, suivis le 8 mars par les rassemblements de plus de 1 000 personnes "non indispensables à la continuité de la vie de la Nation" ; le ministre de la Santé Olivier Véran précisant que les manifestations, les concours et le recours aux transports en commun n'étaient pas concernés.
Phase 3 : l'épidémie circule, priorité aux cas graves
"En phase 3, le virus circule largement dans la population", explique le gouvernement sur sa page dédiée au coronavirus. La stratégie repose alors sur l’atténuation des effets de l’épidémie.
L’organisation prévoit la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville (plan blanc pour les hôpitaux, plan bleu pour les EHPAD), ainsi que les établissement médico-sociaux pour protéger les populations fragiles, assurer la prise en charge des patients sans gravité en ville, et des patients avec signes de gravité en établissement de soins.
Les activités collectives sont fortement impactées.
En stade 3, les mesures de confinement autour des foyers épidémiques ne sont plus systématiques car l'épidémie circule.
La priorité n'est plus donnée au diagnostic de tous les cas mais plutôt à la prise en charge des cas graves : ceux qui nécessitent une hospitalisation.
Il est recommandé aux autres personnes malades de ne pas encombrer les services d'urgence et de ne pas se rendre chez son médecin généraliste.
Y aura-t-il un scénario à l'italienne avec confinement généralisée ? Non, estime le gouvernement qui écrit sur sa page dédiée : "Au stade 3,
la vie du pays devra continuer et notre pays gérera l’épidémie. La France s’appuie sur un système de santé efficace".
Le système hospitalier est alors mobilisé pour faire face à l'afflux des cas graves, plus probables chez les personnes âgées ou fragiles.
Les opérations non urgentes peuvent être reportées pour libérer des lits et du temps pour les soignants.
Le gouvernement peut faire appel à la réserve sanitaire : étudiants et personnels de santé retraités.
Une mesure déjà anticipée : cette force d'appoint tous terrains a déjà été sollicitée à sept reprises depuis le début de l'épidémie.
A ce jour, 21 000 personnes sont inscrites dans ce corps créé par la loi du 5 mars 2007, mais "seuls 3 600 sont réellement engagées", dont 240 mobilisées dans le cadre de l'épidémie de coronavirus, a indiqué sa responsable, l'ancienne députée socialiste Catherine Lemorton, mardi sur RMC.
Il s'agit de médecins et infirmiers qui n'exercent plus ou sont en fin de formation qui peuvent "répondre aux situations de catastrophe, d'urgence ou de menace sanitaires graves sur le territoire national".
Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins Patrick Bouet a par ailleurs expliqué ce mercredi sur franceinfo que "Nous allons contacter individuellement chaque médecin retraité depuis moins de 5 ans", afin de leur proposer de faire partie de la réserve sanitaire. Selon lui, "40 000 médecins sont en retraite depuis moins de 5 ans"
Ce mercredi, à la sortie du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a déclaré :
"Pour ce qui est des mesures que nous pourrions prendre en stade 3, nous sommes encore en cours de réflexion compte tenu de l'état d'avancée des réflexions scientifiques.
Il n'y aura pas de mesure standard, visant par exemple à une fermeture systématique. Nous percevons que la contrainte individuelle pour faire en sorte que les gens qui sont malades puissent rester à la maison sera l'essentiel de notre action."
Mais d'ores et déjà ce mercredi, le ministère de la Santé a annoncé la suspension de toutes les visites aux personnes âgées dans les EHPAD pendant plusieurs semaines.
L'ensemble des établissements scolaires de Corse seront fermés dès jeudi et jusqu'au 29 mars pour protéger la population corse et freiner la circulation du virus, annonce la préfecture.
Et la fermeture de nombreuses autres crèches et écoles a été annoncée, comme dans l'est de Montpellier.
Enfin, il existe un stade 4, dont on parle beaucoup moins. Il correspond à la fin de l'épidémie, lorsque la situation reviendra progressivement à la normale.
« L’État suspend la privatisation d’Aéroports de Paris à cause du coronavirusCoronavirus : à qui profite cette épidémie ? »
-
Commentaires